25 juillet 1986. La couverture de Libé parle de capotes. Un bébé en profite pour naître dans une petite clinique nantaise, par césarienne, en plein milieu de la nuit, pour mieux se faire remarquer.

On décide de l’appeler Lola Magali Turpin (Dallier aussi, mais que pour sa mère).

Elle décide de vous dire qu’elle est l’auteur de ce portrait et parlera désormais à la première personne du singulier, pour la simple et bonne raison qu’elle en a l’envie.




Je suis fille, et unique de surcroît. Un défaut pour certains, une qualité pour d’autres

De mon enfance nantaise, pas grand chose à raconter, ce qui est souvent le propre des enfances heureuses. Quelques notes vite fait, pourtant : de ma ville, berceau de Jules Verne, je garde le goût de la mer et des voyages.

Le premier de ceux-ci, je le fais à 5 ans. Je vois vite la différence entre voyager en France et à l’étranger : la langue est différente, le comportement des gens et la culture aussi. Pendant quelques jours, semaines ou un mois, j’ai oublié, je m’immerge en Toscane avec les voisins italiens qui me font jouer avec eux.

C’est cette même année, qu’ayant appris à déchiffrer, je m’entraîne tout l'été sur les panneaux le long de la route. Du coup je rentre en CP sachant lire et l’habitude de lire tout ce qui me tombe sous la main (à part les journaux pour lesquels j’éprouve encore aujourd’hui une répugnance d’origine inconnue).

J’apprend donc à voyager par des mots à travers tout le monde et notamment en Grèce et Egypte, dont les mythes me fascinent. Pendant des années, je dévore et déguste entre 5 et 10 livres par semaine.


Raison pour laquelle je me retrouve quelques années plus tard à passer un bac littéraire. Option principale cinéma. Pourquoi ? Allez savoir. J’ai appris à me servir dès 3 ou 4 ans d’un magnétoscope pour me regarder en boucle les Dieux sont tombés sur la tête, et suis grande fan de Charlie Chaplin et de Jacques Tati (merci mes parents de m’avoir inculqué ça si tôt).


Mes parents torturent (ou pas) mon adolescence en me promenant tous les étés à travers toute la France, et quelques pays frontaliers… en camping-car ! Ils fuient les coins à touristes, ce qui ne favorise pas les rencontres de vacances mais permet de découvrir des endroits merveilleux !


A 18 ans j’abandonne mes parents et ma ville pour Paname, où j’enchaîne un BTS audiovisuel et une troisième année de licence en cinéma. Je profite du premier pour rencontrer Arnaud Auria, qui ne doit plus vous être un total inconnu, et des deux pour naviguer de stage en stage, entre TF1 et “Le cœur des hommes…”


A 21 ans, j’arrête les études, assez écoeurée par le manque d’action de mon Université, pour commencer mon métier d’intermittente du spectacle un mois plus tard à Éclair Laboratoires, où je fais suffisamment d’heures pour avoir mon statut. Je me sens bien vite enfermée dans une culture d’esprit d’entreprise, moi à qui le statut intermittent convient si bien !


Je commence à avoir des fringales de voyages, des démangeaisons de tour du monde et de projets audiovisuels à l’autre bout de la planète. En en discutant avec Arnaud, nous formons le projet en commun du Triptyque Burkinabé.

Mon projet de tour du monde est repoussé pour le moment, mais avant d’arriver au Burkina, j’en ai quand même profité pour aller flirter avec Bali et Sydney et traîner un mois en Nouvelle-Calédonie…

Arrivée au Burkina, je fais enfin connaissance avec des membres du Wécré dont j’ai beaucoup entendu parler, et nous entamons sur les chapeaux de roues le tournage du premier film, le documentaire.


Et me voilà de retour en France, où je mets en place les expositions et entame le montage des films…